François Schneider s’intéresse à l’Art, en particulier à l’argile depuis 1974. Il crée dans la tradition des temps, modèle la terre, le grès, la porcelaine. Avec la complicité du feu et de la matière, ses émaux habillent parfois ses créations. On y retrouve un hommage aux rythmes et formes simples de la nature. Chaque œuvre peut rappeler une émotion un instant passé ou présent. Dans les couleurs on retrouve les bleutés de l’azur, les bleus profonds de la mer, les bruns chauds de la terre, les blancs chauds des grands espaces, parfois les rougeurs des couchers de soleil. Son travail est plein du sentiment de la réalité tactile, visuelle, en parfait accord avec la tradition des Grands Maîtres. Sa rigueur technique, sa science fixent les émotions avec beaucoup de nuances sur chaque œuvre. Pour s’approcher de la démarche de François Schneider il faut prendre à pleine main ses pièces. Les faire miroiter, les caresser, les toucher pour en saisir tout le satiné ou bien au contraire la rugosité qui mène au chemin de l’infini.
Au sujet de l'œuvre
« AZZURRO », clin d’œil à l’Italie. L’Italie... voyons, l’Italie... Ah, j’y suis ! C’est le berceau de la renaissance. C’est principalement de là que l’Art, avec un grand A, a pris un nouveau souffle. Quel honneur, quelle chance ! L’Italie, le soleil, l’une des meilleures cuisines du monde, des gens passionnés et passionnants.
Un souvenir de Rome, autre que des monuments, autre que le parcours touristique? Ça y est..., le petit café à l’italienne. Pour notre séjour à Rome, on nous avait recommandé deux bars exceptionnels, où paraît-il, on boit le meilleur café du monde. C’est une question de goût personnel évidemment. C’était il y a plusieurs années, mais je garde un souvenir intense de ce goût et de cette ambiance de la « Tazza d’Oro ». Chacun le sait, le goût reste enfoui dans notre mémoire comme un trésor caché. L’ambiance aussi, mais parfois on a tendance à l’embellir.
J’ai choisi de réaliser un gros grain de café sur lequel on pourra s’asseoir avec, en face, une petite table sur laquelle se trouvera la réplique de la tasse et de la sous-tasse de la « Tazza d’Oro ». La tasse et la sous-tasse sont dorées car c’est un souvenir lumineux. Le grain de café invite le public à s’asseoir et à prendre le temps d’une pause pour évoquer quelques bons souvenirs. En tant que céramiste, réaliser un dessus de table n’est pas compliqué, une tasse et une sous-tasse non plus. C’est pour le grain de café que l’affaire se corse. Cela représente une grosse pièce, avec un certain poids. Pour le fabriquer, il m’aurait fallu un four de plus d’un mètre cube à chauffer à 1250°C – c’est possible, mais cher – et un moyen de transporter la pièce. Toutes ces réflexions m’ont amené à envisager une autre solution : le polyester. Prenez place, fermez les yeux et rappelez-vous un bon souvenir. Un seul, c’est suffisant. Ce seul souvenir devrait vous permettre d’esquisser un sourire. Et quoi de plus beau qu’un sourire ?
Le fun avec, si l’on observe bien, l’assemblage de deux sièges de voiture mis en travers. De l’autre côté avec du matériel agricole, ses passages de roue, ses tubes en acier. C’est le questionnement abstrait des choses qui nous entourent, mais d’une forte rigidité. Et dans l’ensemble nous invite à grandir.